L’intelligence artificielle transforme en profondeur les politiques publiques. Mobilité, gestion énergétique, urbanisme intelligent, participation citoyenne, données environnementales, sécurité numérique, tous les secteurs évoluent sous l’effet des innovations technologiques.
À Bruxelles, un acteur tente d’incarner cette transition : l’institut FARI, plateforme cofondée par la VUB et l’ULB, dédiée à l’IA orientée vers l’intérêt général .
FARI se veut à la fois un centre de recherche, un laboratoire d’expérimentation et un lieu de démonstration accessible aux citoyens et aux institutions. L’ambition est réelle. Mais l’enjeu essentiel demeure le passage du prototype à une application concrète et utile dans les politiques régionales.
La Région bruxelloise soutient déjà l’institut, notamment via la relance, l’innovation et des subsides structurels. FARI se présente comme un hub stratégique pour positionner Bruxelles sur la carte européenne de l’innovation technologique.
Mais pour que cet investissement soit pleinement justifié, une question centrale se pose :
comment garantir que les travaux de FARI se traduisent en bénéfices tangibles pour les Bruxellois ?
C’est précisément l’objet de ma question orale adressée au Ministre Bernard Clerfayt et à la Secrétaire d’État Barbara Trachte.
J’ai demandé au gouvernement des clarifications sur plusieurs aspects fondamentaux :
Quel est le montant exact des fonds, infrastructures et dispositifs alloués par la Région, et sous quelles modalités ?
Quels sont les pilotes réellement en cours, dans quels domaines, et avec quel calendrier de déploiement ?
Une IA au service du public doit être exemplaire en matière de transparence, confidentialité et auditabilité.
Quels organes de contrôle, comités citoyens ou audits externes encadrent la collaboration entre FARI et les services régionaux ?
Les prototypes développés doivent être compatibles avec les systèmes existants de la Région, faute de quoi ils resteraient à l’état de démonstrations.
La Région dispose-t-elle des ressources humaines capables de piloter, maintenir et contrôler des outils d’IA de plus en plus sophistiqués ?
Quels quartiers ou communes servent de terrains pilotes, selon quels critères et avec quel suivi ?
Comment la Région mesure-t-elle l’efficacité, la pertinence et l’acceptabilité citoyenne des solutions issues de FARI ?
Bruxelles ne peut se permettre d’investir dans des vitrines technologiques qui ne déboucheraient pas sur des solutions utiles, efficaces et acceptées. FARI représente une chance, mais une chance qui exige un pilotage clair et une gouvernance solide.
Les Bruxellois méritent des innovations qui améliorent leur quotidien, pas des projets expérimentaux sans continuité ni intégration.
Je continuerai à suivre ce dossier de près afin que les investissements régionaux dans l’IA servent réellement l’intérêt public et bénéficient à tous les habitants.
Geoffroy Coomans de Brachène
Député bruxellois
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