Depuis quelques années, d’imposants portiques ont fait leur apparition à l’entrée de plusieurs tunnels bruxellois, notamment sur la petite ceinture et l’avenue Louise. Leur fonction ? Empêcher l’intrusion de poids lourds hors gabarit. Mais derrière cette mesure de sécurité se cache un problème de fond : la plupart de ces portiques ont été installés… sans permis d’urbanisme.
À l’exception du tunnel Annie Cordy – équipé dès 2016 en urgence absolue pour raisons de sécurité – tous les autres portiques (Bailli, Trône, Cinquantenaire, Reyers-Centre, Montgomery/Georges Henri, Porte de Hal) ont fait l’objet de demandes de permis d’urbanisme… toutes refusées.
Bruxelles Mobilité a néanmoins décidé d’aller de l’avant, invoquant la nécessité de prévenir des drames humains. Selon la direction technique, le risque de condamnation pénale en cas d’accident grave avec un poids lourd dans un tunnel l’emporterait sur celui d’une infraction urbanistique.
Chaque portique coûte en moyenne plus de 840.000 €, certains dépassant largement le million d’euros. Ce coût comprend non seulement la structure métallique, mais aussi la signalétique, les raccordements électriques et la liaison avec le centre de mobilité.
Exemples de coûts :
Reyers Centre : 1.313.277 €
Cinquantenaire : 743.672 €
Trône : 750.670 €
Montgomery : 810.662 €
Dans sa réponse, la Secrétaire d’État Ans Persoons reconnaît qu’aucune alternative plus discrète n’a été retenue, bien que certaines aient été envisagées. Aujourd’hui, un groupe de travail entre Bruxelles Mobilité et urban.brussels est promis, afin de réfléchir à des solutions plus compatibles avec l’esthétique urbaine bruxelloise.
En 2023 et 2024, plus de 1.100 camions hors gabarit ont été détectés aux abords des tunnels équipés, soit près de deux par jour. Le dispositif semble donc avoir un effet dissuasif. Mais fallait-il vraiment passer outre l’avis des enquêtes publiques, ignorer les refus de permis et imposer ces structures sans concertation avec les riverains ?
Face à ces interrogations, le député bruxellois Geoffroy Coomans de Brachène a interpellé la Secrétaire d’État à l’Urbanisme pour exiger des réponses claires :
Pourquoi avoir installé ces portiques sans permis ?
Des alternatives ont-elles été sérieusement étudiées ?
Quel a été le rôle des enquêtes publiques ?
Et surtout : comment peut-on justifier un tel coût, pour des structures rejetées officiellement ?
L’avenir dira si les autorités tiendront leur promesse d’intégrer ces dispositifs plus harmonieusement. Mais une chose est certaine : la manière dont ces portiques ont été imposés soulève de vraies questions démocratiques et urbanistiques.
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