Elles s’appellent renouée du Japon, berce du Caucase, buddleia, ou balsamine de l’Himalaya. Ces jolies plantes exotiques ont un point commun : elles sont invasives, agressives, et dangereuses pour nos écosystèmes.
À Bruxelles, leur prolifération constitue un défi croissant pour la biodiversité, la gestion des espaces verts et les berges naturelles. Mais un problème moins connu pourrait annuler tous les efforts d’éradication : leur mauvaise gestion après arrachage.
Ces plantes ne meurent pas si facilement. Certaines peuvent repousser à partir de simples fragments : une tige, une racine, une graine suffisent. Mal triées, jetées dans un sac vert, déposées en recypark, voire compostées avec le reste des déchets végétaux… et c’est la dispersion secondaire assurée.
Une véritable bombe écologique silencieuse si aucun circuit de traitement spécifique n’est mis en place.
En tant que député bruxellois, j’ai interrogé le Ministre de l’Environnement Alain Maron sur les lacunes évidentes dans la chaîne de traitement des déchets végétaux contaminés par des espèces invasives. Parmi les questions urgentes :
Les recyparks sont-ils formés à reconnaître et traiter ces déchets à risque ?
Les citoyens sont-ils bien informés des bonnes pratiques à adopter ?
Le circuit des déchets verts (sacs verts, parcs à conteneurs) prévoit-il une filtration, une incinération, ou sont-ils recyclés avec le reste des végétaux ?
Y a-t-il une concertation avec les régions voisines (Flandre, Wallonie) pour éviter des transferts incontrôlés de plantes invasives à travers les flux de déchets ?
Des cas de repousse à partir de composts ou décharges publiques ont-ils été documentés ?
Sans filière de traitement dédiée, les politiques de lutte contre les plantes invasives risquent d’être inefficaces. Les jardiniers publics, les communes, les gestionnaires de friches ou de talus doivent recevoir des consignes claires et uniformes. Et les Bruxellois doivent pouvoir savoir quoi faire concrètement s’ils arrachent une renouée dans leur jardin ou en bordure de trottoir.
Un enjeu écologique… et logistique qui mérite des questions !
À l’heure où Bruxelles s’engage dans la transition climatique et la restauration de la biodiversité, il est inacceptable que nos propres déchets végétaux contribuent à détruire ce que nous tentons de protéger.
Il est urgent que la Région :
Renforce la formation des agents et gestionnaires ;
Diffuse une communication ciblée vers les citoyens ;
Crée une filière spécifique pour ces déchets à risque ;
Et travaille en harmonie avec les autres régions pour une gestion cohérente des flux de déchets.
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