L’édition 2025 des Heritage Days a mis l’Art Déco à l’honneur, un mouvement emblématique de l’histoire architecturale bruxelloise, trop souvent relégué derrière la notoriété de l’Art Nouveau.
Bruxelles est pourtant une ville où l’Art Déco s’exprime à travers des bâtiments remarquables, des institutions culturelles et de nombreuses habitations privées qui témoignent d’une période d’audace créative, entre années folles et années de crise.
C’est pourquoi j’interroge aujourd’hui la Secrétaire d’État sur plusieurs aspects essentiels
• Quel est le bilan chiffré de l’édition 2025 en termes de fréquentation, retombées médiatiques et impact culturel
• Sur quels critères précis les lieux ont-ils été sélectionnés
• Des efforts ont-ils été faits pour améliorer l’accessibilité et la médiation culturelle
• Comment cette édition s’inscrit-elle dans la continuité de l’Année Art Déco 2025
• Quelles mesures structurelles sont envisagées pour protéger les bâtiments Art Déco menacés ou non encore classés
Si l’événement a rencontré un véritable succès populaire, plusieurs constats appellent néanmoins des réponses claires.
La Secrétaire d’État Ans Persoons évoque d’ailleurs elle aussi un beau succès en annonçant environ 50.000 visiteurs, loin devant le relatif “flop” de l’édition précédente qui n’avait attiré qu’environ 20.000 amateurs de notre patrimoine. Ce contraste positif ne doit toutefois pas masquer les fragilités structurelles de la politique patrimoniale bruxelloise.
Des acteurs patrimoniaux ont pointé un manque de coordination entre les communes, des lacunes dans la communication et l’absence de certains bâtiments Art Déco emblématiques qui auraient pourtant mérité d’être intégrés au parcours. De plus, l’accessibilité de certains lieux reste encore problématique pour les personnes à mobilité réduite ou éloignées du monde culturel.
Les Heritage Days constituent un outil puissant de sensibilisation, de transmission et de mise en valeur de notre patrimoine. Leur ambition doit être à la hauteur de la richesse architecturale bruxelloise.
Le soutien à l’Art Déco et à l’Art Nouveau reste néanmoins trop peu utilisé comme véritable “carte de visite” pour valoriser notre belle architecture. J’ai donc proposé la mise en place de portails plus directs et plus efficaces, permettant au public, aux touristes comme aux Bruxellois, d’accéder rapidement aux informations, aux parcours et aux bâtiments emblématiques de ces deux mouvements.
L’Art Déco, aux côtés de l’Art Nouveau, avec son esthétique forte, son histoire et son identité propre, mérite une attention soutenue et une politique patrimoniale cohérente.
Je souhaite que ce bilan permette de renforcer l’organisation future de cet événement majeur et d’offrir à l’Art Déco la place qu’il mérite.
Geoffroy Coomans de Brachène
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